Section 6. L’armement


Chapitre 41. Posséder à la fois la douceur et la dureté.

Le « Do » existe dans toute chose, et chacune de ces choses montre son visage à travers le changement du Yin et du Yang. Ainsi, même si le Yin et le Yang sont quelque peu abstraits, la douceur et la dureté sont parmi les caractéristiques concrètes de ces premiers. Depuis les premiers temps, cet aspect de douceur et de dureté a été appelé Kang-Yu, concept très utile afin d’expliquer les mouvements en Taekwondo, puisque chaque mouvement en Taekwondo doit avoir le bon dosage de douceur et de dureté dans « Sool », «Yae » et « Do ». Conséquemment, le vrai Taekwondo nous apprend les deux, ensemble. Puisque que la douceur et la dureté se battent l’un l’autre dans le changement en Taekwondo, la douceur élimine la dureté, alors que la dureté coupe la douceur. Ainsi la douceur a la capacité de garder la dureté en vie par le changement alors que la dureté a la capacité de profondément s’insurger à l’intérieur de la douceur.

Comment est-il possible que la dureté vainque la douceur et que la douceur vainque également la dureté alors qu’ils sont opposés l’un à l’autre? Parce que la victoire et la défaite émane de ce que l’homme veut faire, et, par la force de son mouvement, le tout retourne à sa volonté. Vous ne pouvez que voir le mouvement et sentir la force. La force est guidée par la volonté. La dureté est basée sur la force et les os, alors que la douceur l’est par la volonté et la vitalité. Lorsque la volonté de deux hommes s’affrontent, ni un ni l’autre ne peut s’en remettre seulement à la force et aux mouvements. La force et les mouvements de l’homme contrôlés par sa volonté, s’unissent et se divisent de façon circulaire afin qu’on y retrouve à la fois, la fermeté et la faiblesse, et la dureté et la douceur. Conséquemment, puisque la dureté peut vaincre la mollesse, il est facile de contrôler l’adversaire en effectuant une poussée vers ses éléments faibles et tendres avec mes éléments fermes et durs. D’un autre côté, la mollesse peut surpasser la dureté parce qu’elle enveloppe et dirige la dureté au lieu de l’affronter. Finalement, l’homme qui contrôle ou est sous le contrôle est celui qui utilise la dureté et la douceur, de façon qu’on ne puisse les distinguer. La façon dont la dureté et la douceur peuvent se vaincre l’un l’autre peut s’expliquer de la façon suivante. La douceur ne peut envelopper et diriger la dureté que dans la mesure où toutes les parties de cette douceur coopèrent à l’ensemble du mouvement exécuté. En tranchant cet ensemble, la dureté peut surpasser la douceur. Aussi, la dureté doit s’adapter au désir de la volonté. Le pouvoir directionnel de la douceur peut créer une situation conflictuelle entre la dureté et le monde.

Quelque soit la force et la dureté d’une technique, elle ne peut constituer une attaque à succès que dans la mesure où elle renferme de la douceur. Et quelque soit la douceur d’une technique, seule la dureté qu’elle renferme pourra attraper et briser la volonté de l’adversaire. Seul un corps dur et fort comme un couteau peut transpercer une cible lorsqu’il est lancé. Si ce couteau est recouvert d’une gaine aussi dure et forte que la lame, le couteau entrera en collision avec cette gaine lors de l’impact sur la cible et la pénétration en sera atténuée d’autant. D’un autre côté, si la lame est couverte d’un simple linge lorsqu’il est lancé, la douceur de ce linge n’affectera pas la nature incisive du couteau. Ainsi la gaine d’un couteau le rend inutile si elle est aussi dure et forte que celui-ci. Elle doit donc être souple, telle la corde d’un arc à flèche.

Il est convenable que la vie soit douce. Ainsi, un mouvement en taekwondo qui tente de prendre contrôle de la vie d’un adversaire doit nécessairement inclure la dureté et la douceur, puisque ces deux éléments proviennent également de votre propre vie, qui également est douce. Ceci est comparable à un bol qui contient des pierres. Si on laisse tomber les pierres les unes sur les autres, elles se briseront inévitablement par leur propre dureté. Ainsi, les pierres devraient être recouvertes d’un linge doux afin d’éviter le dommage. De la même manière, vous devez avoir un corps non pas dur et ferme, mais un corps doux et flexible lorsqu vous effectuer un mouvement en Taekwondo.

Telle que la vie qui est supportée par deux jambes, la douceur et la dureté sont les deux jambes de la personnalité soit le « Mun » (la littérature) et le « Mu » ( le martialisme). Le Mun (littérature) est doux, et l’homme qui apprend la littérature accueille une personnalité qui se réconcilie avec les autres, sans querelle. Le Mu (martialisme) est dur, et l’homme qui s’entraîne aux arts martiaux développe une personnalité courageuse qui lui permet de combattre l’injustice. La douce connaissance littéraire ne peut se détériorer face à l’argumentation de l’adversaire, mais plutôt, s’enrichie de ces nouvelles connaissances. Ceci peut se comparer aux tampons de ouates qui ne peuvent s’endommager lorsqu’ils entrent en collision. La dureté des arts martiaux vous permet de briser ce qui vous résiste et d’ériger ce que vous désirez. Il ne peut y avoir contradiction ou distorsion subjective dans ceci. Ceci représente la capacité de casser les idées non nécessaires et d’être en contact direct avec la réalité.

Si vous n’apprenez que des connaissances littéraires, sans arts martiaux, votre personnalité, promue que par des idées conceptuelles, sera remplie de doctrinarisme, d’idées fantaisistes, et vous deviendrez un intellectuel efféminé. Aussi, si vous ne faites que vous entraîner aux arts martiaux sans développer vos connaissances littéraires, votre force perdra sa direction et pourra tourner à la violence et à l’autodestruction, sans avertissement. Conséquemment, une carence de Mu ou de Mun empêche le développement d’une bonne personnalité basée sur l’équilibre entre la dureté et la douceur. Le Taekwondoïste qui apprend la dureté et la douceur se place en relation étroite avec l’équilibre Mun-Mu.

Le fait qu’un Taekwondoïste doit entraîner son corps dans la douceur et la flexibilité plutôt que dans la dureté puisque la dureté relève du même principe que celui qui veut que le Taekwondoïste doit opposer son adversaire avec le monde, alors que ce premier s’harmonise avec les deux. Le corps tendre et flexible s’adapte à tout changement, alors que le corps fort et dur se casse devant tout ce qui lui résiste. Ce type de TAEKWONDO n’est ni la douceur ou la dureté, mais l’ensemble que représente chacun d’eux. Ceci n’a pas de nom en particulier, mais si l’on en avait donné un il serait nommé « la naturalité ». Il est pratiquement impossible sans la naturalité que le dur devienne tendre et que la douceur puisse contenir la dureté afin que tout changement soit harmonisé dans un tout. Vous ne devez jamais oublier qu’en Taekwondo vous désirez la dureté, non pas pour vous détruire, mais plutôt pour prendre contrôle sur votre adversaire.