Section 7. Les Poomsae


Chapitre 52. La perfection n’existe ni dans l’achèvement et l’inachèvement.

 

Je suis encerclé par plusieurs ennemis. Il n’y a pas de fuite possible. Comment puis-je m’échapper. Je dois m’échapper dans un endroit au dessus des restrictions de l’existence, et cet endroit se retrouve exclusivement dans mon intérieur. J’oubli tout afin de m’immerger dans le non-moi « Mu-a Â» avec des mouvements adroits et me cacher en moi. Au moment ou je transcende vers la vie intérieure qui démentit toute réalité, je dois me cacher en moi devant tant d’ennemis. Ceci représente l’échappatoire le plus plausible face à cette réalité. Et cette façon de faire n’est pas pour éviter l’ennemi, mais pour affronter l’adversaire et le contrôler, et rien d’autre. Dans cet état d’immersion personnel intérieur, je peux voir le monde de la danse en relation avec le Taekwondo. La danse n’est pas différente du Taekwondo, après tout.

Ainsi, chaque mouvement d’un poomsae, qui semblent indépendants les uns des autres dans leur exécution temporelle, interagissent et coopèrent les uns les autres, comme dans l’exécution d’une danse. Conséquemment, faire un mouvement en entraîne un autre et il n’est pas suivi par celui-ci, mais plutôt par celui-là. C’est pourquoi, un poomsae peut à la fois être segmenté par mouvement et à la fois ne peut faire l’objet d’une distinction au même moment, ce qui le différentie d’un mouvement de base.

Les principes qui régissent la relation des mouvements dans le poomsae en taekwondo peuvent être illustrés sous la forme compréhensive suivante, le premier se veut de conserver l’inachèvement dans l’achèvement, et le deuxième, de conserver l’achèvement dans l’inachèvement. Dans le cas où vous votre incomplet dans votre achèvement, chaque segment de mouvements réalisent son achèvement avec sa propre indépendance, sans tenir compte du système dans son ensemble. Cette individualité de chaque partie du poomsae démontre que le tout est inachevé, puisque que tous les mouvements s’achèvent sans que leur multitude ne se fondent dans un tout. Dans le cas où vous achevez l’incomplet, tous les mouvements sont reliés les uns aux autres dans un flux unique, i.e. sans interruption. Ainsi, la restriction la restriction de chaque mouvement génère sur l’autre une harmonie totale, et le mouvement incomplet de chacun retrouve sa signification dans l’ensemble du flux, afin que chaque mouvement réalise son intention complète dans l’ensemble de la structure du changement. C’est ce qu’on appelle l’achèvement de l’inachevé.

L’inachèvement de l’achèvement du poomsae se ressent dans chaque mouvement et enchaînement où vous pouvez le voir, le tranchant d’un sabre qui coupe chaque partie du vide, et le rythme d’une explosion violente à chaque moment. Lorsque l’achèvement se produit, l’écoulement se produit. Vous devriez donc demeurez inachevé dans l’achèvement afin de vous débarrasser de tous pré-jugés. L’achèvement du mouvement dans l’inachevé lors d’un poomsae prend l’image de mouvements distincts mais continus, qui par sa nature, démontre une apparence de légèreté, et remplie l’espace vide et provoque un flux continu. Ceux-ci sont la volonté d’achèvement de chaque mouvement dans le but de prendre le contrôle sur l’adversaire, par l’union de l’ensemble de chaque mouvement individuel, et ainsi, l’ensemble de la relation individuelle de chaque mouvement, réside l’un dans l’autre, puisque chacun par son inachèvement induit l’autre. C’est inachevé.

Lorsque vous apprenez à maîtriser l’achèvement dans l’inachèvement du mouvement dans le poomsae, vous apprenez à comprendre comment harmoniser une partie du tout, non pas comme une partie, mais comme un tout. Ainsi lorsque vous pratiquez des mouvements incomplets dans l’achèvement, vous apprenez à harmoniser une partie du tout, non pas comme une partie du tout, mais plutôt comme un élément qui reflète le tout. Qu’il s’agisse de l’achèvement dans l’inachèvement, ou l’inachevé dans l’achèvement, la maîtrise proviendra de la capacité d’atteindre la perfection qui n’est ni l’achèvement ou l’inachevé, mais plutôt l’union des deux à la fois, sans visage.