Section 8. Le fondamental


Chapitre 56. L’abstraction complète.

 

Maîtriser le Taekwondo ne consiste pas seulement à obtenir quelque chose de plus, mais demande à ce que nous devenions différents. Ce n’est pas par en nous amalgament des choses, mais plutôt en ôtant tout le superflu qu’on le découvre. Il faut se défaire en morceaux. Tout comme le sculpteur trouve son art dans le taillage d’une pierre, ou celui qui refait un pot avec celui qui vient de détruire. De la même manière, pratiquer le Taekwondo ou être en mesure de faire du Taekwondo ne vient pas du fait d’exécuter un mouvement, mais d’être le mouvement. Cette appropriation à soi, ce changement de soi est le chemin qui mène à l’expertise. Autrement, le vrai apprentissage ne peut exister.

Ceci est couramment valider par d’autres matières pédagogiques, telles les mathématiques, les langues étrangères, la philosophie et quoi d’autre encore. Lorsque nous apprenons les théorèmes mathématiques, nous apprenons à maîtriser comment abandonner les fausses pistes et nous concentrer sur ce qui reste des calculs eux-mêmes. Lorsque nous apprenons une langue étrangère, il est important de laisser de côté notre fa^con de dire les choses, afin d’adopter la façon propre à la langue que nous apprenons. Vous ne pourrez obtenir que très peu de la connaissance de faits historiques ou des idées des autres que vous ne faites que mémoriser. Tout processus d’apprentissage nécessite que vous vous abandonniez à votre simplicité dans la plus simple, afin d’amener le changement.

Lorsque vous devenez le mouvement, votre tout s’adaptera naturellement à celui-ci de façon à ce que vous n’ayez aucun mouvement ou intention superflus à exécuter. Ce mouvement n’en est pas un que l’in peut contrôles par la volonté. Il est l’état qui jaillit juste avant la pensée. À travers d’innombrables répétitions et la maîtrise, le Taekwondoïste se transforme en mouvement. Le processus demande qu’il se décortique et se disperse tant qu’il ne reste rien. C’est le processus par lequel il se disperse en brisant tout ce qui semble solidifié, afin de devenir comme l’eau, et suivre les changements naturels. Il ne peut que devenir le mouvement par lui-même qu’après ce processus. Lorsqu’il devient le mouvement par lui-même, il peut l’exécuter sans y penser et peut contrôler l’adversaire en s’effaçant. Il trouvera ainsi la distance convenable entre lui et son adversaire, le tout, avec l’esprit libre.

Ceci est la façon d’apprendre le Taekwondo, car cela respecte le principe que l’homme doit faire des choses qui sont en accord avec ses principes de vie. Chaque homme gagne et perd beaucoup moment par moment, mais il n’y a rien qu’il perd ou qu’il gagne dans la vérité. Finalement, il n’y a aucun homme qui peut perdre ou gagner. Ce préjugé crée un faux scepticisme à propos du monde, alors qu’il n’y rien de quoi être sceptique, puisque seulement le vide doit être accepter.